Jean-François Gervet : “les couples qui revendiquent le non-désir”
- Par Jean-Paul Sauzède
- Dans Blog
Les rencontres annuelles de l’École du couple en 2019 ont invité Jean-François Gervet de l’Ecole de sexothérapie à orientation gestaltiste (ESOG).
Il est rare qu’un couple venant en thérapie ne se plaigne pas d’un affaiblissement de leur activité sexuelle. A l’École du Couple, nous considérons qu’il s’agit plus souvent d’un symptôme que Du problème du couple. Jean-François Gervet, de l’ESOG, nous a permis de réfléchir plus intensément à cette difficulté que les couples rencontrent. Durant une journée nous avons pu déplier cet aspect de la vie du couple.
Il a mis en avant le non-désir que des couples revendiquent, une « a-sexualité ». L’activité sexuelle, et encore moins la performance, n’est pas une norme chez les couples. Y en a t-il d’ailleurs ? Jean-François nous a permis d’expérimenter et réfléchir sur la place du sexuel dans la thérapie, notre propre regard sur notre sexualité et sur notre sexe !
Trois axes ont d’abord été développés autour des difficultés sexuelles.
- un problème organique : il est toujours nécessaire de vérifier les médications éventuelles que peuvent prendre l’un ou l’autre des partenaires ou des maladies qui peuvent affecter le désir, ou les capacités sexuelles.
- les difficultés relationnelles du couple : c’est un domaine que nous explorons régulièrement qui permet de regarder à quel point la difficulté sexuelle est l’expression d’un problème relationnel, financier, ou existentiel au sein du couple.
- « les désirs centrifuges mal gérés » : il y aurait donc des fuites, des échappées du désir pour certains couples qui expriment et parfois déversent leur désir sur des passions amoureuses, mais peut être aussi professionnelles ou de loisirs, extérieures au couple.
Nous avons bien sur évoqué les concepts d’agressivité saine, les cyles en sexologie dont celui de Charles Gellman et celui proposé par Rosemary Basson, ce qui a engendré un débat très fructueux.
Nous avons ouvert, comme nous aimons le faire chez les thérapeutes du couple, les thèmes tels que : les formes de conjugualité, de la (l’in-)fidélité, celui des interdits et des introjects, la question du genre, la place du porno dans la sexualité des couples, les transgressions… tout en reconnaissant que la forme traditionnelle du couple, engagé dans la durée reste le modèle ou tout du moins l’aspiration principale ! Paradoxe surprenant qui nous ouvre à la prochaine intervention aux rencontres annuelles en 2020 avec un sociologue clinicien, gestalt-thérapeute : Claude Coquelle.
Merci à Jean-François pour la qualité de sa présence, la richesse de son intervention et les ponts qui ont ainsi pu se développer entre l’École du Couple et l’ESOG.
Jean-Paul Sauzède, co-fondateur de l’Ecole du couple
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